Il Portale storico della Presidenza della Repubblica

Pubblicato il 2 giugno 2018, il Portale storico della Presidenza della Repubblica rende progressivamente disponibile il patrimonio conservato dall'Archivio storico.
Archivi, documenti, fotografie, dati, percorsi tematici e risorse digitali trasmettono la memoria dei Capi dello Stato dell'Italia repubblicana; testimoniano in modo straordinariamente capillare le attività, gli interventi e i discorsi dei Presidenti della Repubblica nello svolgimento delle funzioni che la Costituzione assegna loro; testimoniano le attività dell'Amministrazione e dei suoi protagonisti, che operano a supporto della figura presidenziale; rappresentano il Paese che ne costituisce lo sfondo; raccontano le vicende del Palazzo del Quirinale, ieri palazzo dei papi e dei re, oggi sede della massima carica dello Stato repubblicano.

I numeri del Portale: 70.780 eventi, tra udienze, impegni pubblici e privati dei Presidenti; 1.729 visite in Italia e 570 viaggi all'estero; 16.269 pagine di diario digitalizzate; 440.016 immagini; 25.111 immagini che documentano la storia d'Italia dalla Monarchia alla Repubblica; 10.445 audiovisivi; 16.918 complessi archivistici; 6.865 discorsi e interventi; 5.325 atti firmati; 55.759 Provvedimenti di grazia; 542 comunicati della Presidenza del Consiglio dei Ministri dal 1945 al 1950;11.835 comunicati delle presidenze Ciampi e Napolitano; 168.952 comunicati di cui 28.360 indicizzati dalle presidenze Gronchi a Scalfaro; oltre 500 volumi in Materiali e pubblicazioni per un totale di 50.000 pagine in formato digitale; 75 soggetti produttori e 516 strutture organizzative; 131 biografie di consiglieri e consulenti; 1.665.718 triple caricate sull'Endpoint (aggiornamento del 10 maggio 2024)

 

mercoledì
16 maggio 2012

Interview de Mr. Giorgio Napolitano Président de la République Italienne à l'hebdomadaire tunisien «Réalités» publiée avec le titre «La Tunisie évolue dans la bonne direction»

Plus d'un an après sa révolution et près de trois mois après ses premières élections libres, démocratiques et transparentes, quel regard portez-vous sur la Tunisie ?

Le peuple tunisien s'est réapproprié son destin en s'acheminant vers une société démocratique et pluraliste et il peut en être fier. Les élections libres d'une Assemblée Constituante ont ouvert la voie au choix d'un modèle institutionnel représentatif, à travers un débat approfondi et transparent.
La société civile tunisienne issue de la révolution, non conditionnée par des divisions ethniques et confessionnelles, est décidée à défendre les libertés durement conquises. La Tunisie évolue dans la bonne direction, aidée par sa position géographique favorable, et soutenue par un capital humain qualifié et capable de mettre en ?uvre un développement économique consistant et partagé.
En dépit des inévitables passages difficiles qu'il devra encore traverser, le Pays peut devenir un exemple pour les peuples méditerranéens et moyen-orientaux qui se sont affranchis du joug des régimes autoritaires.

Comment qualifiez-vous les relations entre les deux Pays depuis le 14 janvier ?

L'année dernière, l'Italie et la Tunisie ont jeté les bases pour un saut qualitatif dans leur rapport bilatéral à travers un vrai "partenariat stratégique" et des relations économiques plus intenses. Au cours des derniers mois, de nombreux représentants du Gouvernement italien se sont rendus à Tunis, et plusieurs acteurs du Gouvernement tunisien se sont rendus pour leur part dans notre Pays. Je me souviens en particulier de la rencontre que j'ai eue à Rome le 15 mars dernier avec le Premier Ministre Hamadi Jebali, avec lequel j'ai constaté une large convergence sur les principaux thèmes internationaux et bilatéraux. A peine deux mois après, me voici à Tunis.
L'Italie encourage l'esprit de liberté et de démocratie qu'on respire aujourd'hui en Tunisie. Nous pouvons trouver des avantages réciproques dans la relance de l'économie tunisienne à travers des projets infrastructurels et des investissements qui constituent une impulsion pour l'emploi : énergie, transports, tourisme et développement des petites et moyennes entreprises représentent des secteurs dans lesquels nous sommes prêts à nous engager. Le moteur économique renforcera ultérieurement le lien entre nos deux Pays, qui - faut-il le rappeler - est très ancien et fondé sur une affinité séculaire ayant pour éternel trait d'union la Mer Méditerranée : mer unissant tous les Pays donnant sur ses deux rives, au Nord et au Sud.

A l'aune de la crise à laquelle fait face l'Europe en général et l'Italie en particulier, la solidarité avec une Tunisie qui a besoin d'être soutenue est-elle de mise, ou du moins est-elle encore possible ?

La crise qui sévit en Europe nous encourage à consolider les liens avec la rive Sud de la Méditerranée. Je ne me lasse jamais de le répéter, surtout aux partenaires européens au Nord des Alpes : le destin de l'Europe, de l'ensemble de l'Europe, naît et prospère avec celui de la Méditerranée. Il appartient à l'Union Européenne de mobiliser la volonté politique et les ressources aptes à soutenir la stabilisation de Pays comme la Tunisie. Il ne s'agit pas de partir de zéro, surtout pour l'Italie : nous sommes déjà présents et l'évolution politique positive de votre Pays ne pourra que stimuler l'intérêt des entreprises italiennes. Nous voyons la Tunisie comme un partenaire dans des secteurs importants de notre économie et une passerelle vers de nouveaux marchés. Nous pouvons surmonter la crise et croître ensemble.

Depuis l'année dernière, la question de l'immigration clandestine revient de manière récurrente d'un côté comme de l'autre de la rive de la Méditerranée. Comment, selon vous, traiter ce phénomène à l'impact humain désastreux ?

Nous coopérons efficacement depuis longtemps en matière d'immigration clandestine, et nous avons continué de le faire même dans des périodes objectivement difficiles. Le dialogue entre les autorités des deux Pays porte non seulement sur la prévention des flux de clandestins, mais aussi sur l'intégration des immigrés réguliers au sein de la société italienne. Au cours des dernières décennies, le patrimoine humain - et l'apport économique - fruit de l'insertion des immigrés en provenance de Tunisie et d'autres Pays méditerranéens, a enrichi notre tissu social et culturel. L'accord bilatéral du mois d'avril 2011, concrétisé à un moment critique en termes de flux de clandestins, a marqué un tournant dans la situation d'urgence à laquelle nous faisions face. Nous l'avons beaucoup apprécié. Aujourd'hui, nous avons repris des contacts bilatéraux approfondis qui nous permettront d'atteindre de nouvelles ententes avec une satisfaction réciproque.

L'Italie, elle-même, a connu la dictature fasciste, une transition puis la démocratie. Quels enseignements les Italiens en ont-ils tiré ?

Je me rappelle très bien de l'atmosphère qui régnait après la chute du fascisme et la libération du Pays : une atmosphère de grande confiance en nous-mêmes malgré les immenses difficultés. La démocratie et l'État de droit ont libéré d'énormes potentialités - grâce aussi à l'aide extérieure du Plan Marshall - qui, en l'espace de quelques décennies, ont promu l'Italie parmi les Pays les plus industrialisés du monde. Aujourd'hui, la Tunisie, libérée désormais de la camisole de force imposée par un régime dictatorial et corrompu, peut regarder vers l'avenir avec confiance et optimisme. L'Italie et l'Europe la soutiendront avec les investissements et la technologie qui permettront à l'entreprenariat tunisien local d'être toujours plus fort et autosuffisant.


La Tunisie rédige actuellement sa constitution. Parmi les nombreux sujets débattus figure un thème bien connu en Italie, qui est le rapport de la religion (en l'occurrence l'Église en Italie) à l'État. Comment votre Pays a résolu cette équation ? Quel est votre avis à ce sujet ?

La séparation entre l'État et l'Église est l'un des piliers sur lesquels a été édifié l'État italien unifié dès 1861. Les rapports entre l'État italien et le Saint-Siège furent régis ensuite par les Accords du Latran de 1929 ; après le fascisme et la guerre, l'Italie démocratique ne rejeta pas ces Accords et en reconnût la portée. Ces derniers furent successivement renouvelés en 1984 et constituent l'ossature du rapport bilatéral avec le Saint-Siège. La Constitution de 1948 représenta pour l'Italie un important point d'arrivée, par rapport à un processus séculaire qui avait assisté à d'innombrables conflits religieux de différents types en Europe. Les articles 3 et 8 de notre Constitution garantissent respectivement que « Tous les citoyens ont la même dignité sociale et sont égaux devant la loi, sans distinction de sexe, de race, de langue, de religion, d'opinions politiques, de conditions personnelles et sociales », et que « toutes les confessions religieuses sont également libres devant la loi ».
Je crois que la solution doit être recherchée à travers le consensus de tous les secteurs de la société. Il me semble que le principal parti Ennahdha ait lancé un débat avec les toutes les forces politiques sur la manière de concilier entre le sentiment religieux et la culture civile, la foi et la laïcité : j'espère qu'un tel débat puisse trouver une synthèse de façon sereine et constructive, et que puisse aussi s'affirmer en Méditerranée la liberté de culte, dans le respect des sentiments qui prévalent auprès de la population, de la liberté religieuse et du pluralisme religieux.


Près de 3.000 Italiens résident actuellement dans une Tunisie qui navigue à vue vers un nouveau destin. Quel message avez-vous à leur adresser ?

Avoir confiance dans l'avenir. La phase la plus incertaine est derrière nous, et il s'agit à présent de retrousser les manches et de travailler pour l'avenir d'un Pays comme la Tunisie, qui a tous les atouts pour croître et assurer le maximum de bien-être à son peuple.
Nos entrepreneurs nous envoient un signal extraordinaire dans ce sens, sachant qu'ils ont fait le choix de rester en Tunisie, y compris dans les moments difficiles de la phase post-révolutionnaire. Les entrepreneurs ainsi que les autres ressortissants résidant ici, ont toujours vécu dans un climat de grande fraternité et d'harmonie avec le peuple tunisien.
Pendant la révolution, ils ont été rassurés entre autres, par le rapport d'amitié séculaire qui nous a toujours unis. Les italiens résidents en Tunisie et les autres milliers d'entrepreneurs et de techniciens qui se rendent régulièrement en Tunisie, savent pertinemment quelles peuvent être les potentialités de ce Pays.
C'est à eux que j'adresse mon encouragement à rester et à continuer de travailler, en leur rappelant que l'Italie est très proche d'eux et est fière de ce qu'ils font, souvent dans des conditions difficiles.


(propos recueillis par Azza Turki)

leggi tutto